Adieu Salem

La nuit venait de tomber. En cette saison, il ne devait pas etre plus de 20heures mais comment etre sur. Mon regard quitta le ciel pour s abaisser sur Salem, cette ville que j aimai. Du haut des remparts, elle restait impressionante.

Pourtant, une atmosphere lourde reignait sur Salem depuis quelques temps: elle semblait comme abandonnee, presque deserte. La plupart des gens etaient partis et il ne restait plus que quelques zombies et nous... ainsi que ceux qui se faisaient passes pour des zombies. C'etait dommage que Salem doivent finir comme cela. Mais c etait necessaire, tout au moins tentais je de m'en convaincre.

Ramone me fit un signe: cela signifiai probablement qu il avait fini d empaqueter ce qui se trouvait dans l eglise. Je commencai a descendre pour aider les autres a prendre le materiel medical.
Arkinis un peu plus loin mettait les zombies et les autres en surete. Evidemment, cela restait sa priorite malgre ce qui allait suivre: aider les autres meme sans espoir de remerciement, juste pour le geste.

Tranquillement, nous finimes de ranger nos effets personnels. Lentement comme pour repousser le depart... Chaque geste me causait une veritable douleur. Je ne cessai de me dire d arreter, qu'il y avait une autre solution. Pourtant, et je le sais encore maintenant, il n'y en a pas. Rien n aurait pu sauver Salem, meme sans la menace du Sud. C est pour eviter que Salem ne perdent de sa splendeur dans nos coeurs que nous avons prefere faire... ca. Mon Dieu, il est encore trop tot pour moi pour le dire. Puis finalement, presque malgre nous, nous sommes pret.

Je fais signe que je souhaite etre seule quelques instants et me dirige vers l eglise maintenant videe. Ici se trouvait une croix quelques heures plutot. Cet espace vide ici contenait une statue a l effigie de Saint Pierre, gardien du Paradis. Ce vide me fait mal mais je me force a m agenouiller pour trouver la force de mes actes. J attends et prie Dieu pour qu il me guide comme il l a toujours fait jusqu a present.

Pres de dix minutes plus tard, je me releve, legerement soulagee mais toujours aussi nerveuse. Dieu ne m a pas repondu ce soir. Est ce un signe? Je prefere sortir avant d'obtenir une reponse. Mon bras se tend vers la torche posee la a mon intention et l attrape. Un geste brusque, rageur, la lance vers le tas de bois et autres pour y mettre le feu. Mon Dieu, si ce que je fais est mal, faites que ce feu ne s'allume pas! je vous en prie, faites qu'il ne s'allume pas. Il s'est allume malheureusement.

Je m'eloigne rapidement le feu prenant assez rapidement. Les autres sont deja dehors aussi nous eloignons nous ensemble pour regarder une derniere fois Salem. Elle brille dans cette nuit noire comme un phare. Peut etre cela apportera t il la lumiere dans le coeur de ceux qui sont perdus. Pour moi, cela ne represente que tristesse: la Salem que j ai connu ressemble deja aux ruines aupres desquelles elle avait ete construite. Je detourne mon regard mais vois d autres anciens Salemiens qui partent dans d autres directions. Finalement, je ferme les yeux et pleure interieurement.

Hell Haine
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Ramone était près de l'écurie en train d'empaqueter tout se qu'il pouvait . Les chevaux étaient très nerveux , on avait l'impression qu'ils sentaient que quelque chose se préparait . Ramone serrait de toutes ses forces les cordages pour que les différents packtages ne se cassent pas la gueule en voyage ...

Arkinis était non loin de la .. il préparait le Chariot en essayant d'aménager un petit emplacement propre a l'intérieur , comme un branquard , comme s'il voulaiut qu'une partie de son hopital vienne avec nous ... il avai pris tous ces livres et instruments de médecins et les avait déposé soigneusement a coté de cette couche , entre d'autres packtages ...

Ramone vit Hell au loin et lui fit un signe de la main pour dire que tout était quasiment près pour le départ ... Il la vit se diriger vers l'église ... mais Ramone n'avait pas le coeur a prier , deja qu'il n'était pas vraiment croyant ... Dans sa tête tournaient et retournaient les images de la vie passée au sin de cette cité , des cowboys avec qui il avait fait équipe , de la cantine ou il avait pri un nombre impressionant de cuites avec son ami Viam ... ah le pastis ... Tous ces souvenirs défilaient dans sa tête ...

Ramone prit les raines des chevaux et commença a se diriger vers la sortie de la ville ... Arkinis avait regroupé tous les habitants et les fesait sortir pour qu'ils puissent se mettre a l'abris ... Ramone s'arrèta un moment sans se retourner , regardant la grand porte d'entrée de la cité , si majestueuse , si impressionante , cela fesait longtemps qu'il n'y fesait plus attention mais ces murs et cette entrée étaient vraiment impressionants .... Puis il se retourna regardant tous les batiments ... Hell sortait de l'église et prit la torche .... la lança et regarda les flammes prendre du terrain ...
L'oeil de Ramone était triste , mais il fallait ... il fallait ...

Ramone rejoint toutes les personnes qui étaient maintenant dehors , en train de regarder ce feu qui commençait a illuminer le ciel de sa force .... on aurait dit que Salem avait une Ora ... Quelle tristesse de voir cette perle du désert partir en fumé ...

Ramone s'écroula sur le sol ... tenant toujours les raines de son cheval ... et resta un très long moment regarder la cité partir en fumé ....


Adieu Salem ...... Adieu


Ramone Perez
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( HRP : je mets quand même cela ici ... )

Tenrolf etait dans la cantine de Salem. Deja les autres l'appelaient. Il fallait partir. Il se souvint des moments pas si lointains qu'il avait passe ici.
Il se souvint de la fete qui avait battu son plein quelques lunes auparavent. Ils etaient alors bien plus nombreux. Avant que la guerre n'aspire les autres a l'exterieur.
Dire qu'il avait cru que le depart de Jesus et de ceux qui avaient participe aux actions de guerre qui etaient associees au nom de Salem leur permettrait de construire quelque chose d'autre, quelque chose de neuf.
Dire qu'il avait cru qu'il pourrait avoir sa part dans le sauvetage desespere de Salem.
L'une des plus grandes communautes qui disparait aussi rapidement, retournant au sable du desert d'ou elle etait sortie.
Tenrolf se resservit une biere. Il songea que ce serait probablement la derniere qu'il prendrait ici.
Il avait aide les autres a charger dans les chariots les quelques affaires qu'ils voulaient sauver.

Le temps ou Salem tenait tete aux Dragons Noirs, pourtant crains a travers le desert etait-il si loin?
Pourquoi etaient-ils tous partis?

Finalement il faudrait choisir son camp ou errer jusqu'a retrouver un autre havre a construire.

Rien de bien rejouissant.

Tenrolf decida de suivre jusqu'au bout les preceptes des Francs-tiseurs et chargea un tonneau de biere sur un cheval.

Hell Haine lui demanda s'il comptait vraiment utiliser une monture pour une charge aussi inutile. Il lui repondit de mauvaise humeur qu'il marcherait a pied s'il le fallait mais qu'il ne s'engagerait pas dans le desert sans biere.

Puis il se rendit a la raison et grimpa sur le cheval.

L'incendie avait deja ete allume.

Au moins aurait-il l'occasion de raconter de nombreuses histoires durant le voyage.
Vers ou?
Comment?
Avec qui?

L'avenir n'etait plus qu'un grand point d'interrogation.

Lorsqu'il etait arrive a Salem, il s'etait senti dans une grande cite pleine de gens qui parlaient tout le temps d'un Dieu qui les guidait et les aidait.
Maintenant la cite etait vide, le fameux Dieu toujours aussi invisible et Tenrolf toujours aussi peu croyant.

Les responsables etaient partis avec les armes et les vehicules.
Les volontaires pour la resistance etaient partis avec de nombreux combattants.
Desormais il n'y aurait qu'un pauvre convoi de quelques individus pacifiques et desarmes.
Et comme si cela ne suffisait pas, c'etait a eux de tout bruler derriere eux.

Decidemment Tenrolf n'aimait ni les grands leaders ni les grands guerriers.

Il fit avancer son cheval, pathetique diplomate d'une communaute detruite et videe de sa population.

Puis il partit au galop, hurlant aux autres:

"Qu'attendez vous? Allons-y. Puisque tout brule. A l'aventure! Au desert! Et a la mort!"

Eva après déjà une dure jornée à Dombass avec pleins de trcas décida d'allumer le poste pour prendre des nouvelles de ses amis restés à Salem. Elle vait vraiment beoin de bonnes nouvelles

Au lieu de cela, elle entendit que Salem n'était plus et qu'elle fut brulée dans la nuit. Même si Salem n'était plus ce qu'elle était, le coeur d'Eva ne fit qu'un tour, puis s'arreta quelques secondes.
Elle resta sans voix, des grosses larmes coulaient le long de ses joues. Une partie d'elle fut brisée, une part de son passé, de sa vie. Elle était loin de tout ça et ne pouvait rien faire que pleurer et se souvenir, garder ses moments. Faire vivre au plus profond de soi ce qu'elle avait vécu et ne pas oublier.
Malré tous ces derniers événements, Eva voulait quand même y croire et ce dire qu'il y aurait des changements, qu'il fallait garder espoir... Et pas si tôt... Pas là...

Eva resta donc seule sous sa tente à des milliers de lieues où elle aurait sans doute du être, à pleurer en silence ...

Hrp : Boris 6p est dans la tête de Viam-Jork. Les écritures bleus sont les réponses que Viam donne à Boris, mais mentalement. En somme, personne n’entend Boris et les écritures bleus. Merci

Rp :

Viam-Jork était étendu sur le côté sous sa tente. Il avait subtilisé une bouteille d’alcool au bar de New-Napoli sans que personne ne s’en rendent compte. Il faut dire qu’il était maintenant habitué avec tout le pastis qu’il avait piqué sous l’énorme nez de Mandrin.

Il se roula tranquillement un rouleau de printemps et alluma sa radio. Bien sûr, il y avait toujours ces babillages incessant sur les bolcheviques, le magasine des femmes, deuxième édition, était sorti lui aussi tout comme celui de GreenHill qui reprenait du poil de la bête. Il écoutait un peu de tout sans vraiment leur prêter attention. Il était plutôt concentrer sur ce joint dont les coins ne semblaient pas vouloir rentrer dans la conformité.

Lorsqu’il entendit la voix de Jésus II il écouta d’une oreille distraite. Il allait probablement de nouveau défendre Salem et Viam-Jork était un peu fatigué d’entendre les mêmes arguments, quoique logique, mais inutiles devant l’esprit fermé des Dragons Noirs. Il changea de poste en envoyant une pensé à Jésus II : « Vieux, laisse tombé. Que des connards » se dit-il en souriant à lui même.

À l’extérieur, une certaine agitation commençait à se faire sentir. La ville était complètement en éveille pour différents préparatif, mais Viam-Jork ne leur faisait aucunement attention. Il ne resterait pas ici encore bien longtemps après tout.

Lorsqu’il entendit la voix de Hell Haine, il se décida de rester question de voir ce qu’elle avait à annoncer. Il lui avait parler quelques fois à la radio mais il cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas entendue sur les grandes ondes. Surtout que maintenant, c'est Tenrolf qui était le diplomate. Il alluma une allumette et commença à allumer son tarpet.

« Son passé la rattrape et elle vient de brûler. Déjà elle se mélange avec les ruines dont elle était issue.

Qu elle brille dans vos cœurs comme elle brille ce soir: pour toujours.

Adieu a toi, ville de mon cœur. »

À cette annonce, l’allumette resta suspendue devant le joint.. Quelque chose venait de se passer et Viam-Jork n’en comprenait pas la signification. Le temps s’était soudainement arrêter et les bruits à l’extérieur n’étaient maintenant que de simples murmures. Une seule chose résonna dans sa cervelle. Un petit son, aigu et criard à la fois…

Boris 6p: Alors la… La p’tite salope a bien fait les choses non ?

Viam-Jork ne pensa même pas à lui répondre. Il écoutait les interventions qui se rajoutait après l’annonce de Hell Haine. Puis, lorsque Lindh prit la parole et défila ses absurdités, Viam-Jork reprit conscience et décida de lui répondre sans même écouté, au préalable, les paroles de Sioban :

*Les pointillés de R&R on été remplacé par des paroles

« Viam-Jork : Hahaharf arf arf... Grande gueule Lindh, grande gueule... Je suis encore sous le choque pour ce qui concerne Salem... Je... je... je vais aller m'en rouler un pour avaler ça...
Boris 6p : Mais t’en a déjà un de rouler ! Tes aveugles gros con ?
Viam-Jork : Non, ta gueule.
Boris 6p : Dit donc, on dirait que sa te fait de quoi que cette p’tite pute ait fait brûler la tite cité. Tu pourras plus aller y faire mumuse on dirait. On peut aller y faire des guimauve ?
Viam-Jork : Va t'faire foutre non de dieu ! D'salope d'enfait d'chienne de trou cul de tarbarnak d'ostie d'saint sacrament ! »

Puis Viam-Jork frappa d’un coup sec sa radio pour l’éteindre. Quelque chose en lui venait de s’effondrer. Il avait bien penser revenir à Salem après son exploration. Il avait bien penser revoir Ramone et prendre un coup avec lui et Tenrolf. Fêter et leur raconter les aventures qu’il aurait pu vivre. Montrer à Mandrin d’autre recette d’alcool, voir comment la petite Jeanne avait grandie et tirer la pipe à Lise et à Deckard. Si le p’tit Jiod était devenu aussi habille à l’arc qu’il l’était au lance pierre. Voir Wernecker, ce vieux bourru se faire à déjeuner bave au bec. Toute ces choses, il ne pourra plus les faire à Salem. Ailleurs, peut-être, mais plus dans les bras de Salem. Saluer Jésus II dans l’église. Dire l’bonjour à Eva et à son manque d’assurance. Tester de nouvelles choses pour Arkinis. Tenter de rendre saoule Hell Haine. Accueillir tout ces nouveaux visages. Maintenant, tout ce qu’il avait aidé à bâtir était parti en fumer. Il ralluma une allumette pour ainsi allumer son joint. Il se souriat de nouveau à lui même. Quelque chose venait définitivement de céder. Quelque part, dans sa tête, une barrière avait maintenant céder et plus rien ne serait comme avant… Il se parla à lui même, d’une voix plus aigu et nasillarde…

Viam-Jork : Mouais pas mauvais cette came. M’faudrait de quoi d’plus fort… L’grand Nord ? (ricanement) J’arrive Parker. J’arrive mon vieux.

Puis il tira une longue bouffé de son joint avant de préparer ses affaires tout en fumant et ricannant.
[/b]

Tous les zombies de Salem était placés ensemble dans un endroit abrité du soleil.

Je ne peux rien faire pour vous de plus. Si certains d'entre vous feigne l'inactivité, n'hésitez pas à vous réveillez dans quelques minutes, je vais partir et je ne reviendrait plus ici. Je ...

Des sanglots se firent entendre dans la gorge d'Arkinis et ses yeux pleuraient. Il partit finir de ranger ses affaires dans le chariots et commença à marcher sans se retourner

Adieu Salem.

Laflèche tira Lou Pey de son sommeil.

-Eh Lou, ils sont en train de foutre le feu à la ville!

-Laflèche, depuis que t'es revenus du troupeau t'abuses du pastis là!

-Non, juré! Ils sont vraiment en train de brûler la com!

Quelque chose dans le ton Laflèche inquiéta Lou Pey... Non, ça ne pouvait être possible, ils n'auraient pas osés, pas sans prévenir les gens, pas après que Jésus ait déjà fait le coup de sa sortie en catimini, ils avaient au moins compris qu'il fallait consulter les autres!

Lou Pey sorti hors de sa tente et poussa un juron. Ils avaient fait ça. Sans le prévenir, ils avaient pris une décision aussi grave à l'improviste... alors que lui et ses gars étaient épuisés des suites de l'entraînement de la veille... alors que Kémi était parti au loin dans une mission de sauvetage.

Foutus fanatiques illuminés!

À force de penser à leurs maudites grandes causes ils en oubliaient encore la vie des gens simples qui essayaient de survivre, un crash n'avait pas suffit, ils remettaient ça encore!

Eh merde! se dit Lou Pey, apès avoir investit tant d'énergie pour cette ville, après même avoir envisagé de la faire survivre, même après s'être fait rouler, voilà qu'ils agissaient encore de leur côté sans prévenir personne.

Comment essayer d'organiser des projets si à chaque fois les gens anéantissaient tout sur un coup de tête? Bon, brûler Salem était pas con, c'est ce qu'il avait plus ou moins suggéré lui-même 15 minutes après qu'il ait appris le départ de Jésus... la fuite de Jésus devrait-on dire... Certains pensaient que la ville pourrait refleurir, mais le zombinisme avait gagné, c'était pas mal prévisible...Mais de là à faire ça sans prévenir personne, sans tenir compte des intentions de personne...

Mais quelle bande d'égoïstes ses Salémiens! Décidément, ces gens se moquaient bien des autres, seuls ce qui leur était cher à eux comptait quand venait le temps de l'action.

Dire que Salem ne lui aurait apporté que des ennuis était peu dire! Ville maudite entre toutes!

Pourquoi donc avait-il fallu qu'il y mette jamais les pieds?

Pourquoi un sympathique cannibale ne l'avait-il pas plutôt dévoré 3 minutes après qu'il ait pris cette stupide décision de se rendre à Salem? Au moins il se serait épargné toutes ces déceptions!

Rhaaa! Tout ça en vain! Que de tours et détours pour rien! Que de temps perdus... que d'énergies gaspillées... Qu'y a-t'il de plus précieux dans ce monde que l'énergie et le temps de ceux qui veulent rebâtire la civilisation?

Dire qu'il passait pour arrogant! Lui au moins ne se permettait pas de prendre des décisions mettant en jeu la vie des autres. Lui, il ne jouait pas au dé avec le destin d'autrui comme certains Salémiens semblaient trouver normal de faire! Au fond c'est vrai... il était arrogant: il se voyait sur un piedéstal, les autres, eux, étaient fous: ils jouaient à Dieu, ils se prenaient pour Dieu.

Lou Pey cracha sur le sol et dit à Laflèche de réveiller les autres et de préparer le départ. Heureusement, ils se tenaient tous prêt à partir depuis quelques lunes... Au moins cette fois-ci il n'était pas pris au dépourvu... juste surpris!

Enfin, il restait quand même à tirer Welfe de sa crise d'autisme...

Une chose était certaine: Il ne prendrait pas le temps de saluer les autres et faire de languissant discours sur la perte de cette belle ville. La bêtise le dégoûtait trop!

Il aurait déjà fort à faire avec les gens plus ou moins désemparés qui allaient traîner et tourner en rond en ce demandant quoi faire et ou aller!

Dans les cendres tièdes


De loin la ville était restée la même, ou presque. Les ruines de l’ancienne cité s’élevaient avec une fierté nostalgique vers le ciel couvert, témoignant à la fois de la richesse et de la vacuité des Temps Passés.

Les survivants qui s’étaient installés dans les ruines à la fondation de Salem avaient pris garde de ne pas rivaliser avec les tours délabrées. La nouvelle ville – celle de l’après-Crash – se dissimulait humblement entre les carcasses géantes. Preuve de sagesse, selon certains. D’esprit rétrograde et grégaire pour d’autres.
De folie, trancha définitivement le voyageur : choisir de vivre au milieu de tant de morts ne pouvait mener qu’à une conclusion macabre. C’était à lui que le destin avait donné raison...

Il dévala la dune avec ses deux compagnons pour rallier les décombres.
A leur gauche, tout au bout de l’interminable horizon, l’astre dardait quelques lueurs peu convaincantes.
Il ferait bientôt nuit.

Un léger souffle, tiède et sec, jouait avec quelques cendres volantes. Le trio s’enfonça d’un pas vif dans les ruines. Scrutant la pénombre, arme au poing... Retrouver le site de Salem au milieu de cette architecture maudite serait ardue dans la luminosité faiblissante du soir.

Les nomades avancèrent de plusieurs centaines de mètres dans un calme sinistre. La poussière commençait à s’épaissir dans les artères ensablées, ce qui ne facilitait pas leur orientation.
Une silhouette pressée coupa leur route sans les voir. Adulte lourdement chargé courant presque vers le désert.
« - Je crois qu’il fuyait quelque chose... », proposa Irina d’une voix légèrement angoissée.
« - Il a peut-être retrouvé sa brosse à dents ? », tenta Dan à son tour avec un sourire triomphal.
« - On va pas lui courir après. Reste calme, homme fou, on approche. » Kémi lança un bref coup d’œil derrière lui pour juger de la volonté de ses compagnons de poursuivre, et reprit sa progression.

Une demi-heure plus tard, le groupe découvrit une grande inscription à la peinture blanche sur un pan de mur.
SALEM VILLE DE PAIT
bienvennus
marché a droite pour arivez aus grande portes
rangeait vos arme

L’odeur de brûlé était plus forte, évoquant à Kémi les incendies de la lointaine Jo’burg. L’air pollué de cendres asséchait la gorge. Un cri de peur ou de douleur perça la crasse opaque, sans qu’il fût possible d’en indiquer la direction. Dan se mit à ricaner nerveusement.
Deux cent mètres plus loin les ruines s’espacèrent et disparurent dans un vaste espace plane. Cela avait sans doute été un espace de détente à l’intérieur de la ville, une « forêt domestique », imaginait Kémi. Puis Salem s’était construite, puis détruite...

Le vent charriait ici une suie épaisse et malsaine, obligeant Irina et Kémi à nouer un morceau de tissu sur leurs visages. En émergeant de la limite des ruines ils se rendirent compte qu’il pleuvait à grosses gouttes. Dan gloussa de joie.

Les yeux plissés à cause de la lourde poussière, ils découvrirent ce qui restait de Salem. Le vent était assez violent pour permettre aux regards de balayer la majeure partie de l’espace découvert.
On ne voyait plus que quelques structures tordues gisant au milieu d’un champ de débris. Plusieurs bâtiments effondrés couvaient les derniers foyers de braises. Le reste n’était plus qu’un lit de cendres, des filets de fumée s’échappant encore de loin en loin d’un vestige isolé.
Dans la lumière rouge, sanguinolente du soleil moribond, hachée par les ombres horizontales des vieilles ruines, des silhouettes courbées fouinaient en silence parmi les décombres.
Le fou s’éloigna en toussant et en riant.

Les deux autres observèrent la scène pendant une longue minute. Irina signala un groupe assis à l’écart que Kémi reconnut comme des Salèmiens. Il rangea son arme et ajouta : « Plus tard, plus tard... La nuit est presque là. »

Le nomade se dirigea à grands pas vers un tas de débris intéressants. Un maraudeur avait eu la même idée mais Kémi le dissuada d’un regard haineux, brandissant le poing, et, sous son masque de tissu, découvrant ses crocs.

Les richesses enfouies dans la cendre tiède revenaient au plus fort.