Vally

ils se rapprochaient.
ils pouvaient maintenant distinguer les gardes poster dans le mirrador.Il y avait Mandrin et Deus Sax.
ces deux la leur faisaient de grands signes avec les bras , jesus aurait piloter un avion les signeaux aurait été les mêmes.

ils forcerent leur allure.
salem grandissait a vu d'oeil .
la palissade était de plus en plus impressionante , tout était de plus en plus impressionant.Ils arriverent enfin aux lourdes portes, mandrin était penché et leur souriait.tous le saluerent avec emotion.ils en avaient rêver et tres peu realisaient que le voyage était terminé.Les portes vaccillerent et , avec un bruit assourdissant, s'ecarterent lentement.

une vingtaine de personnes se tenaient devant eux.Jesus ne reconnu pas tout le monde .il faut dire que beaucoup était arrivés à salem apres son depart.
l'ambiance était etrange.il était evident que tous étaient curieux soit de rencontrer jesus, avec qui ils dicutaient par radio depuis longtemps, soit de voir avec qui et avec quoi il rentrait.
les deux groupes s'observerent quelques secondes puis tres vite se melerent dans un joyeux vacarme .
les discutions allaient bon train et chacun avaient son mot à dire.jesus etait heureux , simplement heureux, de retrouver les habitants de salem.

il presenta ses compagnon de voyage:
tous reconnurent wohlrajh qui l'avait accompagné.
il n'avait guere changé , il les salua du haut de ses 2 metres par un signe de tête bienveillant.
ensuite il y avait viam-jork , un type fort sympathique que jesus avait aidé à se reperer dans le desert et qui avait finalement decidé de venir a salem.
ali ben kadir était sorti de sa solitude pour quelques temps et avait decider de venir faire une escale a Salem.
enfin il y avait Vally .cette derniere restait un peu a l'ecart, elle semblait un peu depasser par les evenements , elle devait etre preoccupée et de plus elle etait un peu timide.

tous commençaient à faire connaissance lorsque quelqu'un proposa de continuer les retrouvailles à la cantine.
cette idée ne deplu à personne et tres vite ils furent assis autour d'un verre de pastis.
les voyageurs commencerent à deballer leur cargaison.jesus presenta les objets poser sur la table centrale un à un:
il y avait tout d'abord 3 arcs(arme *1.9) , semblable a ceux fabriquer a salem.
puis il y avait deux armes a feu :
un M1 garand (arme *5 qui utilise des munition type 3)
un mac10 (arme*5 qui utilise des munition type 5)
ensuite jesus leur montra des munitions : il y avait 11 munition type 4.
venait ensuite en vrac une bouteille de whisky , quelques champignons hallucinogenes , un petit sac qui contenait une poudre noir que jesus appellait du soufre.
enfin mais ceci tous l'avaient remarquer, ils avaient ramenés 13 chevaux sauvage.

les objets passerent de main en main et les commentaires fusaient.
jesus , quant à lui passait de table en table , il faisait connaissance avec chaques habitants qu'il ne connaissait pas.
il discutait avec tout les amis qu'il avait quitter il y a de cela quelques lunes ;
il questionna kryss sur dynamo , programma une date avec helena et deus sax pour leur mariage , parla un peu theologie avec le reverend matias .
bref les retrouvailles etaient passionantes et personne ne boudait son plaisir.seul les cowboys manquaient a l'appel mais jesus se promis d'aller les voir juste après.

Ce soir là, chacun compris vraiment ce qu'est la communauté en voyant tous les membres (ou presque) autour d'un pastis du reverend.

Jesus était là ….L’ambiance à Salem était au beau fixe, tout le monde était tellement content, du retour de Jésus, que l’on aurait dit que toutes les souffrances et les peines passées s’étaient évaporées d’un coup….un peu comme le renouveau du printemps, après le rude hiver… Les retrouvailles à la cantine allaient bon train, peut être un peu à cause des verres de pastis ( issu de la distillation de quelques plantes de la serre, suivant une recette du révérend…), qui n’avaient peut être pas le goût de celui de nos grands-pères,…. mais qui en avait l’effet, un peu euphorique, et qui réchauffait drôlement les coeurs…

Au bout d’un moment, Mandrin aperçu Vally à l’écart des autres qui essayait d’accrocher un gros sac à un piton dans le mur, au-dessus de sa tête, ça faisait un moment qu’il la regardait faire… on aurait dit qu’elle essayait de se fondre dans le décor, qu’elle se trouvait des occupations pour se faire oublier… Aussitôt, il quitta la table, arriva par derrière Vally, passa son bras par-dessus son épaule, saisit la sangle de son lourd sac, et l’accrocha au piton…….Surprise, elle se retourna, un peu interloquée… Alors Mandrin lui dit avec un grand sourire « vient avec nous boire un verre, tes affaires ne risquent rien ici …. » « Euh ! Oui, si tu veux... » lui répondit-elle, en le regardant de son beau regard un triste…

Il la prit par le bras et la conduisit jusqu’à la table… « Ca te fera du bien, après ce long périple dans ce satané désert … » lui glissa t il à l’oreille, en lui faisant un clin d’œil…et lui tira une chaise en la faisant s’asseoir entre lui et dondon. Au bout de quelques minutes, son regard et ses pommettes avaient déjà repris un peu de couleur, et elle commençait à se détendre un peu….

Mandrin et ces compagnons, eux commençaient à trouver que ces couleurs lui allaient sacrément bien…

Vally avait pris soin de passer la grande porte de Salem en dernière dans l'espoir d'être plus discrète mais elle sentit tout de suite que des regards se posaient sur elle malgré tout. Elle tenta de mémoriser tous les noms qu'elle entendait de la bouche de Jésus, histoire de ne pas faire trop de gaffes par la suite mais voir tant de monde la débousoler pas mal et elle en oublia facilement la moitié. Elle s'étonna de trouver un autre homme d'Eglise dans cette ville pourtant assez jeune mais surtout, elle ne pouvait s'empêcher d'afficher un sourire timide à la vue de tant de liesse si contagieuse.

Elle suivit l'assemblée à la cantine mais elle n'osa pas s'asseoir à la table et surtout pas goûter l'alcool qui circulait. Elle n'en avait jamais bu mais elle savait en tant que médecin que les effets n'étaient pas toujours contrôlables. D'ailleurs elle n'eut pas longtemps à attendre pour constater que Viam qu'elle gardait à l'oeil car c'est lui qu'elle connaissait le mieux et qui s'était tout de suite bien intégré au groupe parlait de plus en plus fort et marchait de moins en moins droit Mais il avait l'air tellement heureux...

Alors qu'elle essayait de mettre son sac - toutes ses possessions dans un si petit sac... - en dehors du chemin où plusieurs personnes avaient déjà failli se prendre les pieds dedans, un homme vint la chercher pour l'attirer vers la table. Vally sursauta quand elle le vit derrière elle, mais il fit preuve de tellement d'assurance sympathique qu'elle ne trouva pas le moyen de refuser pour rester à l'écart... De toute façon, il ne lui laissa pas vraiment le choix. Comment s'appelait-il déjà ? Mandrin ? C'était celui là ?

A peine l'avait-il posée sur une chaise (presque au sens propre du terme car il semblait avoir compris qu'elle ne demandait qu'à se faufiler loin de tout ce monde) que Mandrin lui colla un verre rempli à ras bord dans les mains. Vally regarda le gobelet dont l'odeur trahissait le contenu alcoolisé avec circonspection... Elle remercia par politesse, un peu gênée... Le jeune homme à côté d'elle quant à lui, affichait un sourire qui lui faisait deux fois le tour de la figure. Sa nouvelle voisine semblait le ravir.

Par la force des choses et encouragée par ses deux voisins, Vally se retrouva à boire avec les autres. Finalement ce n'était pas si mauvais... C'était même plutôt bon. Elle fit bien attention de boire doucement pour ne pas se faire surprendre surtout qu'elle n'avais pas mangé depuis longtemps, mais alors que son verre n'était pas encore à moitié vide, il se trouvait toujours quelqu'un pour le lui remplir ! A la troisième fois, elle commencait à sentir qu'elle avait plus chaud qu'avant, elle souriait avec plus de facilité, mais elle désespérait de trouver une solution pour assécher le fond de son gobelet. Elle le posa alors prudemment sur la table et demanda à Mandrin de lui présenter un peu tout le monde. Ce qu'il se fit une joie de faire ! Il lui parla de Deux Sax et Helena, les deux tourtereaux, puis de Kryss et Dynamo...

- Un bébé à Salem ? s'étonna Vally.
- Oui ! Une petite fille adorable... quand elle ne pleure pas, lui répondit-il avec un clin d'oeil. Puis il jeta un regard vers Kryss qui paraissait suffisamment occupé pour qu'on puisse rendre une petite visite à sa protégée... Viens on va tenter le coup, je vais te la présenter si tu veux, fit-il à Vally en l'attrapant par la main sans attendre sa réponse.

La jeune femme se leva pour le suivre sans vraiment savoir si elle avait envie de voir Dynamo ou si elle était finalement soulagée d'abandonner son verre et la foule. Mais à peine debout, elle retomba aussitôt sur sa chaise tant la tête lui tournait. Bon sang ! Déjà ?! Pourtant elle n'avait rien senti en buvant ! Mandrin se retourna, surpris de sentir qu'elle ne le suivait plus et ria gentillement en la voyant partie à la recherche de son équilibre.

- Alors ? Pas l'habitude ? T'en fais pas, tu vas prendre un peu l'air et ça ira mieux.

Elle acquiesca avec un sourire un peu honteux. Il lui reprit le bras pour mieux la soutenir et l'entraina vers l'extérieur en prenant soin de ne pas trop se faire remarquer...

Au dehors, la nuit était déjà tombée et une petite brise fraîche soufflait... Une fois la porte de la cantine refermée, Vally prit soudain conscience de l'étrange beauté de la civilisation. Elle entendait les voix étouffées venant de l'intérieur qui donnaient tellement de vie à cet endroit et le reste de la communtauté semblait si calme paradoxalement... Elle respira profondément... Il lui semblait brusquement qu'elle avait trouvé sa place, ici, à Salem, entre la vie et le silence, entre la lumière et la nuit étoilée... Mais déjà Mandrin, voyant qu'elle allait mieux, l'entrainait ailleurs...

Je venais d’arriver à Salem et je visitais le coin quand quelqu’un m’a dit que je devais m’inscrire au registre de la ville pour être déclaré comme résident. Je me suis donc dirigé vers la bâtisse principale, qui se trouve à être la Mairie dans le jargon de mon papy, pour faire mon inscription afin de devenir résident de Salem. Tout en discutant avec la personne qui m’a reçut, et en faisant mon inscription bien entendue, un certain Mandrin me dit que je peux aller à la cantine pour me dessécher la gorge avec une drôle de mixture qu’il nomme ici du patsi… Je l’ai remercier, sourire aux lèvres et me suis dirigé avec empressement vers cet endroit…

En rentrant, j’ai pu constater qu’il y avait quand même une bonne quantité de monde dans la place. Tient, Vally et Jésus… Un p’tit salut de la main… Demande un patsi, leur offre un tost dans les air pour fêter notre arriver et hop ! Cul sec ! Il est incroyable comment le fait de boire que de l’eau peut assoiffer son homme. Je n’ai jamais eu soif comme cela auparavant… Le patsi en question, ce n’est pas mauvais… Nop, même que je dirais que ce n’est pas piqué des vers ! Donc, comme de fait, après un, vient deux. Le troisième suit alors que le quatrième s’enclenche avec autant d’envie. Après un certains temps, j’ai pas eu le choix, j’arrête de compter et je fais tout simplement boire. De toute façon, compter ça n’a jamais été mon fort… surtout quand tout semble tourner et que les chiffre s’engeule dans ma tête. Tout à fait génial le patsi… Devrais être ça mes rations d’eau et non de l’eau tout simple, sans goût !

J’en étais rendue la dans mon délire quand j’ai vue, lorsque j’ai réussit à remettre mes yeux dans les bons trous, Vally et Mandrin sortir de la cantine.

- Hé ! ho ! Salut à la prochaine vieille ! Bion… Zé pas que j’m’ennuie, mais… Patzi zil vous plait, z’dois aller trouver mes lézardzz ! Zalute Zézu… Arf, Zézu ! Ons zeparlera ! DA BA DA BA DA POM POM DA BA DA BA DA POM POM

Bon… Un patsi en main… Un pas… deux p… le plancher… on se relève… la porte… l’air sur mon visage… tient c’est du sang ça ? Nop… surplus de salive… Bon… UN LÉZARD ATTRAPE VIAM, ATTRAPE

Au dehors, la nuit était déjà tombée et une petite brise fraîche soufflait... Une fois la porte de la cantine refermée, on entendait les voix étouffées venant de l'intérieur, et on appréciait le calme de la communauté. Baignée dans ce savant mélange de beauté et quiétude Vally reprenait rapidement ces esprits, ou du moins son assurance… Tout en discutant ils se rapprochèrent du dortoir et sur le chemin trouvèrent Gros Radin et Dynamo…

« Que fait tu là ? Gros ! » lui demanda Mandrin, un peu surpris de les trouver là…. « Je fais prendre l’air, à la petite, avec tout ce bruit, toutes ces allées et venues, elle a du mal à dormir, mais… » lui répondit il d’un ton bourru, avant d’être coupé par une exclamation .... « Qu’elle est belle !… » s’était exclamée Vally en saisissant la petite dans ces bras…

Ils se retournèrent et même le Gros qui n’aime pas que l’on lui enlève Dynamo, resta la bouche ouverte… Vally tenait Dynamo dans ces bras, et tout son visage rayonnait, même la petite babillait de bonheur…. Un lien étrange les liait toutes les 2… Mandrin et Gros Radin n’osaient plus bouger tant la scène paraissait irréelle dans ces lieux…. « venant d’une autre époque… ».

A ce moment là, on entendit la porte de la cantine s’ouvrir et les bruits mélangés des conversations et d’un corps qui s’avachissait par terre, rompirent le charme… Mandrin se pensa, alors que la porte se refermait « Tiens ! encore une victime du pastis de Jard…. » Vally surprise rendit la petite à Gros Radin, en rougissant, comme si elle s’en voulait de s’être laissée aller, un instant, devant eux... on la sentait perturbée....

Alors que Gros Radin ramenait la petite vers le dortoir, Vally, qui paraissait beaucoup plus troublée qu’elle ne voulait bien le faire voir, se tourna vers Mandrin et lui demanda « Tu me fais visiter,…je crois bien que j’ais besoin de prendre un peu l’air encore… » « Ca doit être cette satané boisson que vous m’avez fait boire, toute à l’heure…. » rajouta elle malicieusement en s’appuyant sur le bras de Mandrin. « C’est sûrement ça… » lui répondit il en souriant, alors qu’ils se dirigeaient vers le reste du village… Mandrin quand à lui, bien que fortement intrigué par sa charmante compagne se sentait parfaitement bien ce soir….

Il ne fallut pas bien longtemps pour que Vally soit complétement perdue. Seuls les bruits venant de la salle commune lui laissait un point de repère à peu près fixe, mais elle n'aurait sans doute pas su y revenir sans quelques détours. Mandrin, en chevalier servant dévoué lui avait montré la serre, la scierie, la menuiserie et il s'étonnait qu'elle leur attache tant d'intérêt... Il lui parla aussi de l'Eglise que les habitants de Salem espéraient bientôt construire et Vally ne pouvait empêcher ses yeux de briller à l'idée de voir un jour un de ces lieux que son père lui avait décrit avec tellement d'éloges quand elle était enfant.

Une Eglise... Décidemment cette communauté restait sous le signe de la religion... Mais ce n'était pas fait pour lui déplaire bien au contraire... Et puis Mandrin lui parlait de ce grand projet avec tellement de conviction qu'elle ne pouvait qu'y adhérer avec enthousiasme.

En continuant leur promenade, Vally aperçut une pancarte sur une baraque en ruine : "ici loge Baguéra et la petite dynamo". Elle n'eut pas à poser de question : Mandrin avait suivi son regard et anticipa :
- C'était la Maman de Dynamo... dit-il sur le ton de celui qui sent qu'il va faire de la peine et le regrette déjà...
- Oh !... répondit Vally. Son visage reprit le petit air triste qu'elle avait trop souvent.

Bien sûr... La pauvre petite fille ne pouvait être qu'orpheline pour que ce soit les hommes de la communauté qui s'en occupent... Et même si Gros Bob semblait très bien s'en sortir, avec une délicatesse insoupçonnable à première vue et malgré le paradoxe évident d'une si petite fille dans les bras d'une masse si importante, Vally se promit de faire de son mieux pour offrir à l'enfant un peu de présence féminine.
Et puis elle est tellement mignonne, pensa-t-elle avec un sourire triste.

Mandrin de son côté tentait désespérément de trouver un autre sujet de conversation pour rendre à Vally la bonne humeur que lui avait apporté le pastis du révérend. Mais pour une fois, elle n'avait visiblement pas l'intention de se complaire dans son chagrin et elle le devança. D'un seul coup, comme pour chasser les souvenirs pénibles qui revenaient au galop, elle demanda :

- Et toi ? Tu as aussi une baraque où tu t'es installé ?

Elle avait l'intention de continuer sa phrase sur quelques questions personnelles du genre : "D'où vient-tu ?" ou "Que fais-tu à Salem ?" car après tout Mandrin lui était plutôt sympathique et sa curiosité naturelle la poussait à essayer d'en savoir davantage. Mais lorsqu'elle leva les yeux vers son compagnon, soudain elle n'osa plus... Elle n'aurait pas su dire pourquoi mais elle se sentait brusquement à la fois un peu intimidée et un peu gênée... Après tout qu'est-ce qui l'autorisait à poser ces questions ? Surtout qu'elle savait pertinemment que c'était s'exposer aux même demandes... Et elle était bien placée pour savoir qu'on n'avait pas toujours envie de parler de son vécu...

Ce n'est qu'à cet instant que Vally s'aperçut qu'elle regardait toujours Mandrin, qui la regardait aussi sans répondre. Il semblait tellement absorbé par ce qu'il voyait que la jeune femme baissa la tête en rougissant...

En fait à l’instant même ou elle lui demanda où Mandrin avait-il installé sa baraque, celui ci pris conscience de l’utilité dans avoir une…et comme si un voile se déchirait dans son esprit, enfin, il trouva sa place dans ce puzzle de la vie, dans lequel il évoluait depuis son réveil…

Mandrin avait l’impression que chaque chose se remettait en place, et qu’une immense envie de vivre se mettait à jaillir en lui…. Perdu dans ces pensées, il réalisa soudain qu’il n’écoutait plus Vally, et qu’il s’était noyé dans la beauté de ses yeux….Celle ci venait juste de baissait la tête en rougissant, avait-elle senti, elle aussi, la métamorphose qu’elle avait engendrée en lui ??? … ou pressentait-elle, ce qui allait se passer ???…

Mais Mandrin s’en voulu très vite d’avoir gêné Vally, il savait que l’instant présent, dans le concept où ils vivaient, c’était, un rare moment de bonheur qu’ils vivaient. Et il fit la première chose qui lui vint à l’esprit,… Ce que lui commandait son cœur…. Il releva doucement la tête de Vally, en la saisissant sous le menton, et l’embrassa…..Vally d’abord un peu tendue dans les bras de Mandrin, se laissa, petit à petit, emportée par la fougue de son compagnon qu’elle devinait tendre et passionné…

"Ne t'en fais pas ma Belle, ça t'arrivera le jour où il faudra que ça arrive", lui avait dit son père un jour où Vally lui avait parlé de ses préoccupations d'adolescentes en mal d'amour. Et alors qu'elle s'abandonnait au baiser de Mandrin, comme par surprise, cette phrase lui revenait à l'esprit avec la question : "Ce jour est-il arrivé ?"

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, vally resta toute chose... Elle avait l'impression de revenir d'un long voyage... Elle entendait son coeur qui s'affolait délieusement en battements trop rapides. Elle voyait le visage de Mandrin à quelques centimètres du sien, un sourire d'un charme déroutant aux lèvres et elle sentait ses bras protecteurs autour de sa taille et de ses épaules...

Que lui arrivait-il ? Elle avait beaucoup de mal à s'expliquer comment elle en était arrivée là... dans les bras de cet homme qu'elle ne connaissait pas finalement, et qui resterait désormais pour elle et pour toute sa vie le premier à l'avoir embrassée... Un sentiment de culpabilité l'assaillit alors... N'allait-il pas la prendre pour une fille facile à céder ainsi des baisers sur simples demandes ? Mais il était tellement attentionné... d'une galanterie et surtout d'une assurance tendre qui n'était pas de cette époque... Ni même de celle de ses parents... Vally était complétement sous le charme et elle étouffa la petite voix qui lui répétait qu'elle ne savait rien de lui et qu'elle n'agissait pas en fille raisonnable... Sans doute mettrait-elle ses réactions lors de cette belle soirée sur le compte du pastis...

Alors qu'il se regardait sans un mot, droit dans les yeux et seuls au monde depuis plus d'une minute, des voix et des gloussements se firent entendre... et s'approchaient. Vally se retourna presque paniquée, comme prise en faute. Elle aperçut l'ombre d'un couple qui venait par ici, tout en se bécottant goulûment... Sans doute Deux Sax et Helena...

Mandrin réagit aussitôt. Il prit la main de Vally en lui murmurant de le suivre et l'entraina sans bruit dans un coin sombre où l'on n'y voyait goutte. Elle manqua une ou deux fois de s'étaler mais le bras de Mandrin la rattrapait, lui donnant un appui aussi solide qu'un chêne centenaire. Il semblait connaître les raccourcis entre les bâtiments comme sa poche et Vally vit bientôt une lumière, celle de la salle commune... Elle eut tout juste le temps d'apercevoir Viam, avachi contre le mur et ronflant bruyamment que déjà Mandrin l'entraînait ailleurs en prenant soin d'éviter qui que ce soit. Tout en courant, le sourire aux lèvres, Vally avait l'impression de retrouver des joies de petites filles... Elle avait envie de rire, comme si leur course avait un effet euphorisant et elle comprit soudain pourquoi l'alcool faisait tant de ravages chez les jeunes filles en fleur : c'était une excuse tellement commode pour oublier ses principes le temps d'une soirée...

Finalement Mandrin s'arrêta à côté de la grange. Mais au lieu d'aller vers la grand porte, il contourna le bâtiment et une fois à l'arrière montra du doigt une ouverture un peu en hauteur.
- Si on passe par la porte, on va réveiller tout le monde avec les grincements, lui dit-il en mettant ses mains en coupe et en lui faisant signe de monter... Vally ne comprenait pas ce qu'il voulait faire dans la grange mais de par sa confiance naturel, il ne lui vint pas une seule seconde à l'esprit de demander... Elle adressa à Mandrin un regard perplexe auquel il répondit d'un signe de tête pour l'encourager à monter... Il avait alors dans ses yeux une lueur de malice qui lui donnait un air filou et qui arracha un sourire à Vally...

Elle prit appui sur les épaules de Mandrin puis posa son pied dans ses mains et elle s'élanca. Habitué comme il l'était aux travaux en plein air, il n'eut aucune difficulté à la faire monter et elle se retrouva en haut en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. La grange était complétement noire car la lune était haute... Seul un rayon clair passait l'ouverture mais il n'éclairait pas assez pour que l'on distingue clairement le sol. Elle ne voyait que les premières poutres de la charpente et une poulis munie d'une corde. Heureusement ! En bas, Mandrin cherchait avec difficulté des appuis pour escalader la paroi, lorsqu'il vit avec surprise une corde descendre jusqu'à lui... et une Vally souriant à l'autre bout...

Quand il la rejoignit, il voulut s'enfoncer dans l'obscurité toujours en lui tenant la main, mais elle le retint :
- On ne voit rien ici... Ou veux-tu aller ? On risque de tomber...
- Non il suffit de marcher tout droit, la poutre est large ne t'inquiéte pas...

Vally se laissa traîner, sans grande assurance mais avec un brin d'exitation, comme si elle partait à l'aventure... Et pourtant elle se savait à une distance raisonnable du sol et elle ne voyait pas sur quoi elle marchait. Mandrin s'arrêta brusquement devant elle car il tâtonnait pour s'assurer de son orientation, mais surprise par son arrêt brutal, Vally lui rentra dedans et les déséquilibra tous les deux. Son compagnon put attraper très vite quelque chose, mais Vally ne réussit qu'à s'aggriper à lui tant bien que mal... jusqu'à se retrouver à moitié suspendu dans le vide accrochée au bras de Mandrin...
- Qu'est-ce qu'il y a en bas, demanda-t-elle d'une toute petite voix qui cherchait son souffle.
- Dis pas de bêtise, je vais te remo...
*CRAAAAC*
Le malheureux bout de bois auquel Mandrin s'était accroché venait de lâcher alors qu'il avait presque remis Vally sur la poutre. Celle-ci n'eut même pas le réflexe de crier... Elle s'accrocha à Mandrin de toutes ses forces, convaincue de s'écraser quelques mètres plus bas... Mais au lieu de ça, les deux aventuriers atterrirent dans le foin en s'y enfoncant sur quelques mètres. Des bouts de charpente s'effondrèrent également et Mandrin resta couché sur Vally jusqu'à ce que la pluie de bois soit tout à fait terminée, puis il se mit à... rire... d'un bon rire franc...

La jeune femme quant à elle venait d'avoir la peur de sa vie. Et malgré le rire de Mandrin, elle ne le lachait pas... Elle se cramponnait même... Comme si elle n'était pas sûre d'avoir fini de tomber.
- Ca va ? lui demanda-t-il enfin.
- Euh... Je crois... Mais en fait... Tu m'écrases... répondit-elle avec un sourire timide.

Mandrin n'osa pas répondre qu'il n'avait guère le choix, étant donné qu'elle le tenait toujours aussi fort. Alors pour lui permettre de respirer, il se retourna sur le dos, l'entrainant jusqu'à ce qu'elle soit au dessus de lui. Il la regarda un instant... Ils étaient à peu près dans le rayon de lune et il voyait des brins de paille dans ses cheveux ébouriffés. D'un geste doux, il lui remit quelques mèches en place... Vally commencait à reprendre une respiration normale et le regardait en souriant... Alors Mandrin ne résista plus... Il la refit basculer sur le foin et l'embrassa passionnément...

Vally se sentit soudain submergée par une vague qui la dépassait. Alors qu'elle tentait de rendre son baiser à Mandrin, elle sentait déjà qu'il était occupé à la caresser ailleurs... Il la précédait quoi qu'elle fasse et elle ne put que se laisser aller aux plaisirs qu'il lui proposait... Elle n'aurait sans doute pas voulu s'abandonner ainsi, si vite, si elle avait pu y réfléchir... Mais Mandrin ne lui en laissait pas le temps et elle se retrouva bientôt à ne plus avoir aucune envie de réfléchir...

POSTE PAR VALLY ET MANDRIN

« andrin…, …ndrin.., Maaanndrrinn !!… »….

C’est quelques cris, au loin, tirèrent Mandrin et Vally du sommeil dans lequel ils venaient de succomber, dans le foin de la grange, où ils s’étaient réfugiés… « Qu’est ce qui se passe ? » lui demanda-t-elle, en se relevant. « C’est seulement Kryss qui m’appelle... » lui répondit-il en souriant... C’est vrai que dans le tourbillon qui les avaient entraînés, Mandrin avait oublié que ce matin, toute l’équipe de l’usine partait camper sur les ruines afin de préparer les matériaux de la construction du mur d’enceinte … Il lui expliqua et ils se levèrent rapidement, Mandrin embrassa une dernière fois Vally, qui paraissait un peu perdue, et ils partirent vers la porte de Salem…

En courant Mandrin pris son sac, et rejoignit Kryss qui continuait à crier son nom en jurant de plus en plus....

Essuyant les reproches de son chef et les moqueries de ses compagnons, il pris sa place dans le convoi, en reprenant son souffle… Tout le monde commença à ramasser les affaires, les outils, les cordes, les coins de bois pour tailler les pierres, enfin tout ce qui pouvait être utile aux ouvriers…. Mandrin voulant sans doute se rattraper de son retard, s’était chargé comme une bourrique, quand Kryss se tourna vers lui et lui dit de sa voix bourrue : « Tiens prend ça… mais fait y attention, comme à la prunelle de tes yeux… !!! » et il lui donna un outil de charpentier, …

Mandrin, le prit, le regarda en le retourna sous tous les angles, on voyait de suite que c’était un vieil outil qui avait beaucoup servi, mais il était bien équilibré, idéal, un véritable outil de professionnel… Mandrin un peu ému, le rangea avec précaution, sous le regard vigilant de son chef qui se fendait même d’un sourire en l’observant… Tout compte fait, se dit Mandrin " malgré sa grande gueule, Kryss peut avoir de bons cotés quand même et il se ferait vraiment couper en quatre pour produire plus..."

Beaucoup de gens étaient venus leur souhaiter un bon départ. On voyait Jésus, bien sûr, toujours en train de motiver les gens J, deux sax, Breakeur, et Mandrin aperçut même Vally au fond bien derrière tout le monde, il sourit comme d’habitude, elle essayait de passer inaperçue….Alors qu’il allait lui faire un signe, une main se posa sur son épaule, il se retourna et se trouva en face d’Andrew… Celui ci lui tendit un arc et lui dit avec un clin d’oeil « tiens, on ne sait jamais ce que vous pouvez rencontrer là bas ! … » alors que Mandrin abasourdi allait répondre, il rajouta « bonne chance et revenez tous ! … ». Aussitôt la colonne se mis en marche, entraîné dans le mouvement Mandrin remercia Andrew d’un geste et suivit son copain Zutch. Tout en marchant Mandrin essayait de remettre un peu d’ordre dans ses pensées, une chose était sûre, il se souviendrait longtemps du jour de l’arrivée de Jésus…
« Mais dans l’ancien Monde, d’avant le cataclysme, il me semblait bien que les gens fêtaient l’arrivée de Jésus I en s’offrant de belles choses… » se dit Mandrin en souriant « En fait, ça n’a pas beaucoup changé…pour moi Noël sera le 79 de l’an 3… ».

Vally n'était pas vraiment réveillée... Elle n'avait pas beaucoup dormi et elle était encore sous le coup des événements de la nuit. Elle se sentait si différente d'un coup... En plus de ça, Mandrin s'en allait... Elle ne savait pas pour combien de temps, ni vraiment où... Tout ça s'était passé tellement vite ! Cela ne faisait que quelques heures qu'elle était à Salem et il s'était déjà passé tant de chose pour elle... Bref elle était complétement déboussolée et perdue... Elle erra autour de la salle commune, y trouva un peu d'eau mais cela ne suffit pas à lui remettre vraiment les idées en place... Il lui semblait que rien n'y parviendrait aujourd'hui...

Alors qu'elle ressortait de la salle, un homme l'interpella.
- Salut ! C'est bien toi Vally ? Je te cherchais ! Viens avec moi, on va dresser un cheval.
Vally le regarda interloquée... Un cheval ? Mais elle n'en avait jamais dressé !
- Euh... oui... Mais tu es sûr que c'est moi que tu cherches ? Je n'ai aucune idée de la manière dont il faut s'y prendre...
- Ne t'inquiète pas : je te montrerais, c'est pas dur. Et de toute façon c'est à cette tâche qu'on t'a assignée pour cette semaine.

Et c'est ainsi que Vally se retrouva dans l'écurie... Pourquoi pas après tout... Au début, elle eut quelques difficultés à rester concentrée sur ce qu'elle faisait... Elle ne cessait de penser à sa nuit... à Mandrin... Elle avait l'impression d'être dans un état second et de n'agir que comme une machine... Mais le cheval la rappela à la dur réalité en lui écrasant le pied sous son sabot !! Bon sang que ça faisait mal !! Et là, après avoir boitillé un bon moment, elle se dit qu'elle ne pourrait pas continuer comme ça ! Presque comme une vengeance à l'encontre de ce sale canasson, elle prit son boulot beaucoup plus au sérieux et le cheval se mit curieusement à mieux marcher au pas ! A la fin de la journée, il avait compris les rudiments et Vally s'étonna elle-même de s'en être aussi bien sortie... Ce n'est que lorsque Van lui demanda si elle savait où était la grange pour y chercher du foin qu'elle reprit ses couleurs rouges pivoines et qu'elle perdit toute assurance face à l'animal... Heureusement la journée se terminait...

Le problème fut que Vally se retrouva alors aussi désemparée que le matin... Elle n'avait pas encore de chez elle où rentrer... Elle ne connaissait pas grand monde et ne savait pas vraiment où les salemiens avait coutume d'aller... Elle se prit d'ailleurs à rêver d'un bain... Quel bonheur ce serait après son voyage dans le désert et sa journée dans les écuries... Mais elle devrait sans doute, comme tout un chacun se contenter d'une toilette sommaire...

Curieusement ce fut à ce moment là qu'elle pensa à Dynamo... Peut-être avait-elle trouvé une occupation agréable pour ses soirées... Et malgré encore quelques détours, Vally parvient à retrouver l'endroit où elle avait croiser la petite fille la veille au soir dans les bras de "sa nourrice"...

gros radin rentrais de la serre il était de plus en plus triste depuis que l'on lui avait enlevé dynamo ses gazouilli lui manquais horriblement.Après avoir maudis kryss pour son ignorance à s'occuper des bébé,il aperçu vally au loin qui semblait totalement épuisée il l'accosta et lui demanda comment elle allait:
"je vais bien repondit-elle pourrait tu me montrer dynamo pour que je la reprenne dans mes bras.
-helas Kryss me la repris il disait qu'elle pleurais trop souvent avec moi mais je pense que qu'un bébé a besoin d'un temps d'adaptation n'est-pas?"
elle lui repondit qu'elle ne savait pas trop mais que cela était dommage qu'il lui est enlevé,puis elle prit congé de lui.
il continua sa route trouva jesus occupé a prié comme d'habitude il n'eut pas le courage de le deranger.
sa balade l'amena près de la cantine quand soudain,il entendit la voix tonitruante de kryss il entra dans cette pièce sobre mais très conviviable.
et s'assis a coté de Mandrin occupé a sirroter un pastis.
Kryss était en train de se féliciter il avait beaucoups avancer dans la construction de cet eglise,profitant d'un silence gros radin dit a kryss:
"redonne moi le petite kryss je t'en supplie je ne suis plus qu'une épave sans elle.
-on verra repondit Kryss."
gros radin se leva calmement sortit et tira dans une grosse motte de sable jesus avait finit de prier et le rejoignit:
"qu'y a t'il mon ami harticula Jesus
-je ne trouve plus le coeur à travaillé depuis que le chef de l'usine m'a enlevé la joie de mon coeur.
-c'est a dire.
-mais enfin jesus dynamo ma petite dynamo cherie.
-il faut trouver le force de continuer,la vie est faite d'embuche et de difficulté,allez je doit aller prier de nouveau.
-au revoir jesus bonne prière.
-merci mon ami."

Vally avait passé sa soirée à serrer très fort Jiod dans ses bras... Elle l'avais bercé, consolé et accablé d'histoire d'enfants pour le rassurer et faire en sorte qu'il s'endorme enfin. Le petit garçon était terriblement inquiet voire paniqué depuis qu'elle lui avait annoncé son départ pour aller à la rencontre d'une vieille connaissance. Et elle était bien obligée d'avouer que ce voyage n'était pas sans lui faire un peu peur à elle aussi... bien qu'ellle ait promis au moins 500 fois à Jiod de revenir vite... Elle savait que trop combien était dangereux le désert... Mais ce voyage était nécessaire et c'était son rôle de le faire.

Vally posa son petit frère assoupi dans sa propre couche et le couvrit avec tendresse. Elle resta plusieurs minutes ainsi à le regarder dormir en lui caressant les cheveux. Dans quelques heures, à l'aube, il lui faudrait partir...

La toile de sa tente s'écarta doucement. Mandrin passa juste la tête pour voir si la crise de larmes de Jiod était terminée. Vally tourna les yeux vers lui d'un air triste. Elle s'en voulait un peu et ne pouvait se débarasser de l'horrible impression qu'elle les abandonnait tous les deux... Elle fit signe à Mandrin de ne pas faire de bruit et sortit de son abri après avoir soufflé la bougie qui l'éclairait.

La nuit était tombée. La lune pleine les éclairait généreusement mais Mandrin n'avait pas besoin de cette lumière pour percevoir l'air soucieux de la jeune femme. Celle-ci soupira puis alla chercher quelque chose derrière sa tente.

- Tiens, fit-elle à Mandrin en lui tentant un objet étrange. Tu pourras le donner à Jiod demain en espérant que ça le console un peu... Je l'ai fini hier soir... Je pensais lui donner moi-même mais tout s'est un peu précipité... et je ne sais pas vraiment pourquoi mais je n'en ai pas le courage...

Mandrin retourna l'engin plusieurs fois un peu perplexe. Il en devinait vaguement l'utilité mais il s'étonna de la fabrication.

- C'est une trotinette, lui dit Vally... Enfin... J'ai essayé de faire en sorte que ça en soit une...
- Il en sera sûrement satisfait, ne t'inquiète pas, lui fit son compagnon avec un grand sourire, un peu surpris toutefois de découvrir à sa belle des talents de bricolages...

La jeune femme lui rendit son sourire en un peu plus triste et brusquement elle passa ses bras autour de la taille de Mandrin en se collant à lui. Au moins ainsi elle ne ressentait plus aucune peur ni angoisse. Il passa les bras autour de ses épaules... rassurant... Pourquoi devait-elle donc les quitter ?!

Mais le temps passait, les rapprochant de l'heure du départ... Alors Vally tenta de se consoler en se disant que cela la rapprochait aussi de l'heure de son retour...

Une chose était sûre : la nuit avait été courte pour Vally et Mandrin... Et le réveil difficile. La jeune femme avait comme un noeud dans l'estomac tant elle se sentait mal à l'idée de partir... Cette sensation désagréable s'évanouirait sans doute assez vite mais elle ne put rien avaler malgré les prières paternelles de Jésus. La communauté était encore endormie quand les lourdes portes de Salem s'ouvrirent et rares étaient ceux qui s'étaient levés alors que le Soleil prolongeait sa nuit sous une couverture de nuages.

Mandrin embrassa une dernière fois Vally tandis que Jésus se perdait en conseils certes avisés mais maintes fois répétés à tel point que son interlocutrice ne les entendait même plus. Puis elle monta sur le cheval de tête lourdement chargé et avec un sourire qui se voulait confiant, elle se mit en route sans se retourner...

***

Ce n'est que plusieurs heures plus tard alors qu'elle avait atteint la dune où elle avait vu Salem pour la première fois que Vally se retourna. La communauté était belle perdue dans ce désert infini... SA communauté était si belle...

Le Soleil se leva sur le désert... Vally se réveilla doucement. Il était tard et elle avait trop dormi mais elle savoura néanmoins encore quelques instants la chaleur de ses couvertures alors que son souffle se transformait en petits nuages de buée dans la tente.

Après s'être habillée, elle sortit enfin de son abri. Rien n'avait bougé : les chevaux étaient toujours là, ainsi que ses réserves. Seul le vent glacial lui fit un accueil frileux. Une longue journée de marche s'annonçait.

Qu'il était donc facile de s'habituer à la civilisation, se dit-elle en regardant sa gamelle d'un air dégoutté. Elle ne se sentait plus vraiment stressée maintenant qu'elle était partie, mais le petit déjeuner ne passait toujours pas à tel point qu'elle en avait la nausée. Salem lui manquait déjà et ça en devenait physique...

Elle se força toutefois difficilement à avaler quelque chose, contrairement aux deux jours précédents où elle avait remis son repas à plus tard, mais elle dut très vite se rendre à l'évidence : au bout de quelques instants, son estomac rendit tout ce qu'elle avait pu mangé en un désagréable haut le coeur... Tant pis...

Rapidement, la jeune femme finit de peindre la pancarte indiquant la direction de Salem et qu'elle n'avait pas pu terminer la veille faute de lumière. Elle la planta soigneusement puis chargea les chevaux. Et maintenant que tout était prêt, le moment qu'elle attendait depuis son réveil était arrivé : elle sortit sa radio et chercha la fréquence de Salem.

- Allo Salem ? Allo ?
- sshrrhrssk Allo Vally ? srhhrr C'est Jésus. Tout va bien ?

Vally sourit. Aucun doute là dessus : où qu'il soit, la voix de Jésus était un réconfort.

- Tout va bien, répondit-elle. Rien ne romps la monotonie. Et chez vous ?
- shrrr Aucun problème. Jiod et Mandrin était là tout à l'heure mais ils sont partis travailler, ajouta-t-il timidement.
- Ah, fit Vally un peu déçu. Mais tous savaient qu'il n'était pas facile de savoir l'heure dans le désert, et elle avait même craint d'avoir appelé trop tôt. Tant pis... Embrassez les de ma part, ajouta-t-elle quand même.
- Bien shrrrûr !
- Je me remets en route. A ce soir.
- A ce soir ! Bon voyage !

Et elle éteignit sa radio avec un soupir et monta sur son cheval. C'était étrange de ne parler que 2 fois par jour et Vally sentait presque que ses muscles en perdaient l'habitude. Alors pour se donner un peu de courage et meubler le silence qui l'accompagnait, elle se mit à chanter...

Je m'en allais sur la Terre
Allant calme et soucieux,
Quand résonna la voix claire
D'un petit oiseau joyeux

Il disait : "Reprends courage,
L'Espérance est un trésor.
Même le plus noir nuage
A toujours sa frange d'or.
Même le plus noir nuage
A toujours sa frange d'or...

Mandrin s’était finalement endormi dans l’abri secret, qu’il avait construit et dans lequel il se retrouvait avec la femme de ses pensées. Pourtant le sommeil fut très long à venir, depuis que Vally était partie, depuis qu’il avait vu disparaître à l’horizon, il se sentait inquiet, nerveux…

Il s’en voulait de l’avoir laissé partir toute seule, mais ses obligations à l’usine l’empêchait de la rejoindre… !

C’était plus fort que lui, il ne pouvait s’empêcher de craindre pour elle… Pourtant il savait qu’elle était pleine de ressources, pleine de vie et que son coté pacifique la maintenait en dehors des conflits de ce monde… Mais ce voyage Mandrin ne le sentait pas… Même elle, n’était pas rassurée, ce matin encore elle hésitait… Mais pour Salem, elle ne s’était pas écoutée…

Afin d’oublier son angoisse, il se souvint, de ce matin… de son départ…

Juste avant le lever du jour, Vally posa un baiser sur les lèvres de Mandrin et se leva. Mandrin se réveilla et observa la jeune femme pendant qu’elle s’étirait toute nue devant le raie de lumière filtrant par l’ouverture du plafond. Cette lumière rougeâtre qui filtrait à travers les pierres du mur, presque étrange, fournissait un fond diffus sur lequel se découpait le corps de la belle, mi-ombre chinoise, mi-spectre.

Mandrin tourna alors la tête, pour mieux voir. Vally l’entendit, comprit qu’il était réveillé, mais fit mine de rien… Au contraire même, elle se mit de profil pour mieux montrer à son amant la forme de ses seins fermes aux bouts dressés sous l’effet d’une excitation soudaine.

Elle pencha la tête en arrière. Sa bouche s’entrouvrit légèrement pendant que ses mains glissaient dans ses cheveux. Lorsque ses mains ébouriffaient ses cheveux, elle se redressa tel vénus sortant de son coquillage…

Cette fois Mandrin sauta hors de leur couche. Une poignée de secondes plus tard, Vally était dans ses bras. Elle souriait tendrement en lui susurrant à l’oreille « t’inquiète pas, je te promet de revenir vite !!! …. »

Puis elle se dégagea de son etreinte et ajouta avec un clin d’œil « maintenant laisse moi m’habiller… sinon je n’aurais pas le courage de partir… »

Les événements s’étaient enchaînés très vite et Mandrin s’était retrouvé en haut du Mirador, en train de faire des grands gestes à sa belle jusqu’à qu’elle disparaisse à l’horizon…


Ces quelques retro-pensées calmèrent ses angoisses et il sombra dans un sommeil agité…


Haaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!!!!

Un cri immense issu de ses cauchemars, le réveilla en sursaut….
Accompagné d’une sensation de douleur immense…
Il ouvrit les yeux en s’asseyant , en sueur… Il avait l’impression que l’ange de la mort venait de le frôler de ses ailes… Il tremblait de tous ses membres…

Au bout d’un moment, Mandrin se ressaisit et décida d’aller à la Radio, pour discuter avec Vally . En chemin il rencontra Jésus et fut surpris que celui ci ne le regarda pas franchement…
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Brigant Populaire ....

Vally est morte !!!…


Quand Mandrin entendu cette exclamation, il crut que le monde s’arrêtait de tourner…

Une douleur intense éclata dans son thorax, le faisant tomber à genoux…

Alors que ses yeux laissaient couler de lourdes larmes de douleurs, il comprenait d’un seul coup les angoisses qui l’habitaient depuis que sa compagne était partie. Elles étaient en train de se matérialiser devant lui au plus profond de lui…

En fait c’était l’absence de la personne qu’il aimait le plus qui prenait corps en lui, le broyait de l’intérieur comme un concasseur qui lui comprimait les entrailles…

Sa raison failli vaciller sous l’action de la douleur… Seul les souvenirs des tendres moments qu’ils avaient passé ensemble, réussissait à maintenir à flot le fond de sa conscience ….



Il resta de longues heures prostré sur lui même. Au plus profond de son âme éclatée se déroulait une guerre entre le désespoir, la douleur, et la vengeance, la haine…



Nul ne pouvait prédire qui en sortirait vainqueur ….

Nul ne pourrait savoir se qu’il adviendra de Mandrin … Comment sortira t il de ce conflit ?…

Lui qui avait traversé les siècles, qui avait de nombreuses fois échappé à l’ange noir… Lui qui avait défié le temps … venait de se faire abattre par une attaque sournoise… Ignoble… de son plus vieil ennemis… Celui ci venait de lui ravir sa raison de vivre… sa double raison.. parce qu’en plus l’ ange de la mort amenait avec lui 2 âmes… Dont une ne verrait jamais le jour…
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Brigant Populaire ....

Mandrin errait sans but, dans Salem. Ses yeux déversaient des larmes de douleurs sans qu‘ il ne s’en rende vraiment compte…

Les souvenirs de cette nuit sont vagues et confus. Je sais seulement que j’ais appelé la mort , qu’elle est venue, mais que je ne me rappelle pas comment est son visage, ni où elle m’a amené.

J’aimerais pourtant me souvenir, afin de pouvoir la chasser de mon cœur… Mais je n’y arrive pas… Tout me semble un mauvais rêve… Une production de série B désespérante… Depuis le moment où mon cœur a explosé jusqu’à que j’émerge de ce long tunnel obscur, pour retrouver un monde où l’absence de celle que j’ aimais me pèse plus que tout le reste…

Je me rappelle vaguement avoir marché sous la pluie, avoir croisé Viam, mon pote de débauche, puis avoir pris la médaille de Vally et d’avoir errer sans buts…

Mais comment vous expliquer, ce que cela signifie de souffrir à cause de la disparition d’une femme ? C’est impossible… La douleur est immense…

Il est facile de souffrir pour l’amour d’une cause, pour l’amour du monde, ou pour l ‘amour de son enfant… Cette souffrance fait partie de la vie, cette douleur est noble et sublime… Il est facile de souffrir pour l’amour d’une idée, ou d’une mission : cela ne fait que grandir le cœur de celui qui souffre…

Mais comment vous narrez la douleur égoïste, le sentiment d’injustice sur l’irréversible… On ne vit qu’Enfer, parce qu’il n’y a là ni noblesse, ni grandeur… Misère seulement…

Cette nuit là, je me suis couché sur le sol trempé, et le froid de la pluie m’a bientôt anesthésié. J’ai pensé un instant que je risquais la mort si je ne bougeais pas… Bon et alors ?… Tout ce qui avait d’important dans ma vie m’avait été accordé le temps de quelques lunes… et m’avait été oté, soustrait en une minute, sans me laisser seulement la possibilité de rien dire… Tout ça pour une arme qui n’était même pas à elle…

Mon corps s’est mis à grelotter, mais cela m’était égal. Il cessera de trembler, une fois qu’il aurait épuisé toute son énergie à tenter de se réchauffer. Il retrouvera sa tranquillité habituelle, et la mort m’accueillera enfin dans ses bras…

J ‘ai tremblé pendant plus d’une heure puis la paix est venue…

Quelqu’un me secoua… Cela me réveilla..

« Bois ! Nom d’un petit bonhomme ! Bois ça vite !… »

Je ne savais pas ce qui se passait, mais je n’avais pas la force de résister. Il m’a ouvert la bouche et m’a obligé à boire un liquide anisé… très concentré qui m’a brûlé la gorge et je sentit la vie se ruer dans mes artères… Alors que mes yeux ne voyait que Vally qui flotter à coté de nous, je remarquais que Viam me tirait à l’abri…

« Bois encore ! » Insista t il.

Je ne savais pas ce qui se passait, Vally devant moi me paraissait irréelle et souriait, et malgré tout j’obéis. Puis l’image tant aimée s’effilocha… je voulu crier, courir après, mais mes forces m’abandonnèrent… et mes yeux se fermèrent…

Deux claques retentissantes me tirèrent de ma torpeur… Viam m’observait… Vally était partit…

« Tu vas réagir oui ??? Lève toi et viens … » hurla t il…

Je me suis levé en titubant. Une partie de ce qui s’était passé ce jour me revins en mémoire et je regrettais alors que Viam m’ais retrouvé…

Mais maintenant que l’heure de la mort était passée… J ‘allais continuer à vivre…

Je savais maintenant, Vally me l’avait dit :

« Il en est de même pour notre amour, il existait déjà avant, et continuera malgré tout à continuer d’exister… »

…

Mandrin avait finit le vitrail face à l’entrée de la crypte de léglise… le soleil couchant passant à travers, irradiait l’image de vally d ‘une lumière presque irréelle…



Les éclats de lumières semblaient designer, à l’intérieur de l’église, l’emplacement de la crypte dédiée à la martyr de Salem…


Sur le socle, il avait dessiné quelques souvenirs et faits marquants de la vie de sa compagne. Les yeux de Mandrin se posèrent sur le dessin d’une petite tente prés d’un troupeaux de chevaux… Instantanément il se remémora la seconde soirée qu’ils avaient passé ensemble, face à Salem….

Mandrin se réveilla d’un coup, le froid et une crampe dans le bras gauche, venait de le tirer des bras de Morphée… Il réalisa alors qu’en discutant une grande partie de la nuit avec vally, il s’était endormi sans même s’en rendre compte. Celle ci dormait aussi, la tête appuyée sur son avant bras à la limite de son épaule. On devinait aisément qu’elle aussi s’était assoupie, brisée par la fatigue de la journée… Mandrin s’aperçu alors que la température avait bien baissé, le feu s’était éteint depuis un moment… Il retint alors un frisson et dégagea doucement son bras sans réveiller sa compagne. Il se leva, s’étira, massa son bras, sourit et se baissa vers Vally. Il la souleva délicatement dans ses bras et se dirigea vers la tente. Bien qu’encore dans un demi-sommeil, elle s’accrocha à son cou, comme si elle sentait intuitivement qu’elle ne risquait rien avec lui… Dans la tente, Mandrin prie soin de la poser confortablement, et de la recouvrir chaudement d’une couverture, et il eut même l’impression qu’elle souriait… mais une chose dont il était vraiment sûr, c’est que même dans le noir, il avait le sentiment de regarder la plus belle femme du monde… Il referma la tente, et sans bruit s’allongea à coté d’elle….Au moment, où il se sentait sombrer dans la douce ouateur du sommeil, il sentit Vally qui se retournait et venait se lover contre lui en posant sa tête sur son épaule… ce coup ci, il n’en ressentit aucune gène et à son tour, il se mit à sourire en se laissant sombrer….
Le petit matin les trouva tel quel, tendrement enlacés, mais le bruit que faisait les chevaux, tout proche, en s'ébrouant, réveilla Mandrin. Ce coup ci, il savait très bien où il était et sans bouger, il attendit que sa compagne se réveille, en laissant vagabonder ses pensées… il savait que dehors, le soleil ne se lèverait pas avant une ou deux heures… et se sentait parfaitement bien là ou il était....
Vally se rapprocha encore, avec un soupir de satisfaction, de la source de chaleur qui lui avait fait passer une si bonne nuit... Elle se sentait bien et se réveilla petit à petit avec l'impression d'être dans un cocon douillet, comme cela ne lui était plus arrivé depuis si longtemps... Cela faisait d'ailleurs longtemps aussi qu'elle ne s'était pas senti autant en sécurité, mais l'un allait avec l'autre... Elle était tellement bien qu'elle aurait presque pu ronronner...

En ouvrant les yeux, elle vit d'abord une chemise entrouverte tout prêt d'elle... Et elle n'eut qu'une envie : laissez glisser ses doigts sur le torse musclé qu'elle cachait à peine... Elle se souvenait... Mandrin l'avait rejoint et ils s'étaient endormis tous les deux. Avec un sourire, elle se laissa aller à son premier réflexe, en levant les yeux vers le visage de son compagnon qui la regardait depuis un moment. Puis d'un coup, elle s'aperçut qu'elle était dans la tente...

- C'est toi qui m'a amené ici ? demanda-t-elle doucement.

Il acquiesça d'un signe de tête.

- Merci, murmura-t-elle en posant la tête là où elle avait sa main quelques secondes plus tôt.

Bien... Elle était tellement bien... Elle n'osait pas vraiment se l'avouer, mais à le sentir si proche, à sentir ainsi son odeur qui éveillait en elle des souvenirs si agréables, elle avait envie de lui... Elle voulut lui dire, lui dire qu'elle était si bien avec lui... Mais plutôt que des mots, elle eut l'impression que le serrer contre elle serait plus explicite. Ce qu'elle fit.
Il posa un baiser tendre sur ses cheveux. Si seulement ce moment pouvait durer toujours, pensa-t-elle. Mandrin bougea légèrement... Il semblait un peu ennuyé par quelque chose... Elle leva les yeux vers lui, interrogative... Il lui répondit d'un sourire gêné et elle comprit en sentant près de son ventre, suite à son mouvement, qu'il la désirait... un peu trop pour que ça reste discret...

Brusquement elle devint rouge pivoine et entreprit de s'éloigner pour mettre un peu de distance entre eux... Avait-il senti qu'elle... Oh bon sang... Elle devrait avoir honte de penser à des choses pareils... et pourtant... Mandrin se sentait assez mal lui aussi... Il s'en voulait de la mettre mal à l'aise, il ne pouvait pas nier ce qu'il ressentait... au plus "profond" de lui, mais il ne voulait surtout pas la forcer... Aussi :

- Euh... je vais aller préparer le petit déjeuner, lui dit-il.
- Non ! s'exclama-t-elle avant de le regretter aussitôt... Euh... Non reste là, j'ai un peu froid, fit-elle en se resserant à nouveau contre lui...

Elle sentait son coeur qui battait la chamade... Et celui de Mandrin contre son oreille ne valait guère mieux. Il passa toutefois son bras autour de ses épaules, pour la "réchauffer" bien que dans la moiteur de la tente, il était à peu près impossible qu'elle ait froid... Vally n'y tenait plus... Elle ne voulait pas de ce malaise qui les dérangeait tous les deux... Et surtout elle ne pouvait plus nier l'effet que Mandrin si proche avait sur elle... Il avait su montrer tant de douceur et tant d'audace à la fois dans la grange... Il avait été un amant si tendre... Si attentif...

- Mandrin, murmura-t-elle en lui tendant ses lèvres, fais moi encore l'amour...
En entendant ces mots Mandrin crut que le soleil était rentré d’un seul coup dans la tente, tellement il fut heureux d’entendre ce simple désir…
… (censuré)…
Les deux amants restèrent un moment comme ça, complètement abandonnés dans les bras de l’un et de l’autre, reprenant doucement leurs esprits. Puis Mandrin se laissa partir sur le dos en amenant avec lui sa belle cavalière qui se nicha tendrement contre lui. Ils se sentait bien tous les deux, aucun d’entre eux ne voulait rompre, par une parole, le lien puissant qui les unissait en ce moment ...


Par la pensée il remercia Andrews de lui avoir permis de la rejoindre ce soir là….

Alors que Mandrin préparait ses outils, un reflet de lumière éclaira le dessin de Jiod. Le petit frère de Vally…

Lui aussi devait être triste d’avoir perdu la seule famille qu’il lui restait, et il n’avait pas pu en profiter longtemps… « Quel coup dur pour ce petit bonhomme déjà bien mature pour son age… » se pensa Mandrin en replongeant dans ses souvenirs lointain mais combien toujours aussi forts…

Quand Vally vit que Mandrin l'avait aperçue, instinctivement, sans savoir pourquoi, elle se mit à sourire en rougissant... Jiod la vit aussi et lui sauta au cou, comme il l'avait fait la veille. Vally l'attrapa en le serrant fort contre elle. Sans le lâcher, elle releva les yeux vers Mandrin, pour lui sourire à nouveau et lui faire peut-être partager toute sa joie de ses retrouvailles...

Mais soudain Kalvin s'énerva...
« Vous avez rien d'mieux à faire qu'étaler vos faiblesses dans les lieux publiques ! Allez tous au diable ! »

Vally sursauta... Jiod le regarda surpris lui aussi…

- Dis Vally, je crois qu'il est malheureux lui...
- Oui on dirait...
- Attends je vais essayer de le consoler ! lui fit Jiod avec une mine résolue...
et il se mit à remuer les jambes dans tous les sens pour qu'elle le repose par terre...

Vally n'en revenait pas. Mais où était donc le petit frère peureux et pleurnichard qu'elle avait cru avoir ?

C'est avec un sourire fier qu'elle le regarda s'éloigner en courant pour rejoindre le jeune homme... puis elle se rendit compte qu'elle avait... une terrible envie de parler à Mandrin...

Tous ces sentiments contenus, tout l'Amour qui débordait en elle, toute la joie de ses derniers moments... Elle avait envie de les lui communiquer... Pour qu'il se sente aussi bien qu'elle... et sans doute que Jiod

Alors, discrètement, alors que les discussions avaient repris leur cours dans la cantine, elle fit mine de sortir à la suite de son frère et, avec encore un peu de rouge au frond, fit un petit signe à Mandrin pour lui dire de la rejoindre...

Mandrin de son coté s’était rapproché de sa compagne, il allait répliquer vertement à Kalvin, quand il vit le regard de Vally qui d’instinct, savait le freiner avant qu’il ne s’emporte. Il lui répondit par un sourire, en regardant Jiod sauter sur le dos de Kalvin.

Alors qu’il se demandait comment il allait pouvoir faire sortir la femme de ses pensées de là, il eut l’agréable surprise de voir, celle ci lui faire signe de sortir. Et aussitôt, sans aucun complexe, il lui emboîta le pas. Il trouva même attendrissant de la voir un peu gênée encore, comme si les autres n ‘avait pas compris, ce qu’ils ressentait l’un pour l’autre.

Dehors le vent venait de se lever, Vally marqua un temps d’arrêt, sans doute saisie par le froid, Mandrin s’approcha et en profita pour passer ses bras par dessus ses épaules en lui susurra à l’oreille

« n ’ais pas peur… le vent est mon ami… depuis toujours.. » Il se colla à elle pour la réchauffer.

Mandrin avait glissé sa tête sur son épaule, il sentait son odeur, l’odeur de ses cheveux, la sentait frémissante dans ses bras. Il avait l’impression que le monde autour d’eux venait de disparaître…
Vally soupira d'aise... Voilà ce dont elle avait envie... Sentir les bras rassurants de Mandrin qui l'entouraient...
Après un moment de silence qu'ils savouraient tous les deux, Vally lui demanda :
- Crois tu que Jiod arrivera à remonter le moral à Kalvin ?

Sur l'instant Mandrin eut envie de lui répondre qu'il se fichait complètement du moral de Kalvin... Mais pour ne pas rompre le charme qui les entourait, il lui confirma que Jiod avait grandi maintenant et qu'il était bien apprécié des autres…

Vally pressa les bras de Mandrin un peu plus autour d'elle... Elle était si bien... Ces moments étaient si parfaits... A tel point qu'elle sursauta littéralement quand la porte de la cantine s'ouvrit derrière eux...

- Euh... Si on allait faire un tour ? Je suis sûre qu'il y a pleins d'endroits que tu n'as pas eu le temps de me montrer
Puis elle ajouta, toujours un peu gênée car son coeur battait la chamade dés qu'il était près d'elle :
- J'aimerais bien aimer le vent moi aussi... Est-ce que tu connais un endroit pour que je puisse le rencontrer ?

....

Mandrin sourit, l’embrassa tendrement dans le cou, et lui proposa de se diriger vers le mirador. Une petite voie, dans sa tête, lui disait bien de l’amener plutôt au chaud, mais il avait envie de lui faire partager son monde à lui aussi. Le mirador était pour lui l’endroit de ses confidences personnelles, celui qui soignait ses nostalgies. Et à cette heure de la nuit, il n’y avait plus personne dans ce coin là….
Comme quelques jours auparavant, Vally se laissa entrainer...Sa main dans la solide main de Mandrin...
Ils arrivèrent en bas du mirador lorsqu'il s'arrêta devant l'échelle pour vérifier qu'il n'y avait personne en haut... et, instinctivement... juste parce qu'elle en avait envie, Vally se colla contre le dos de Mandrin en refermant ses bras devant lui... Il était si chaud... Et elle qui n'avait jamais pris que son frère dans ses bras, elle s'étonnait toujours de ce que ses mains aient du mal à se joindre tant il était large et bien bati...

- Mandrin... Elle voulait lui dire quelque chose... mais elle ne savait pas comment l'exprimer... Alors elle s'arrêta là... en le serrant contre elle, la tête appuyée contre son dos

Alors que Mandrin allait monter à l’échelle, les quelques mots de sa compagne le stoppèrent.
Il se retourna doucement, et à son tour l’enlaça tendrement. Oui ? Lui susurra t il doucement en se fondant dans ses yeux. Il avait l’impression que son cœur allait éclater de bonheur. Comment aurait-il pu se retenir de l’embrasser !
Vally ouvrit aussitôt ses lèvres... et lui rendit timidement son baiser...
Mais un sentiment de culpabilité la prit soudain...

- Je suis désolée pour hier soir... Je t'ai un peu oublié Tu n'es pas allé t'occuper des chevaux tout seul au moins ?
- Non !!!... Sans toi... Les chevaux n’ ont pas le même charme, je trouve !!!... Et je m'inquiétais un peu pour toi aussi...
- pour moi ?
- Je sais que ça t’a fait un choc important de retrouver ton frère... Même si c'était ton rêve le plus cher... Ce n'est pas évident de le voir se réaliser comme ça d'un seul coup...
- Mais à ma propre surprise... Je dois avouer que tu m'a quand même un peu manqué...
- Vraiment ? répondit Vally en souriant timidement
- Mais... rajouta Mandrin en souriant ... Ca m' a permis de faire le point sur moi même...
- Ah ?
Vally eut soudain très peur de cette phrase qu'il venait de dire... Allait-elle marqué un changement définitif dans leur relation ? Voulait-il dire qu'il s'était aperçu qu'il préférait se détacher d'elle ? Son baiser de tout à l'heure ne semblait pas le prouver mais... elle fut brusquement très inquiète...
- Il... Il faudra que je me rattrape ce soir alors, répondit-elle comme pour se rassurer
Pourquoi donc se sentait-elle maintenant si dépendante de lui... Après tout, elle avait appris à se débrouiller toute seule... Pourquoi il lui semblait maintenant que sans lui, plus rien n'aurait d'intérêt ?
Elle se sentait cruelle de penser ça... Jiod était là pourtant... Mais... Mandrin ne prenait-il pas désormais à peu près autant d'importance dans son coeur... petit à petit... ?

Mandrin sentit alors sa compagne se raidir dans ses bras. Avait-il était trop loin… Tant pis il ne voulait pas lâcher maintenant, il ne pouvait pas… Pourtant elle venait de lui dire qu’elle voulait se rattraper… se rattraper de quoi ? … Mandrin n’avait pas envie de brusquer les choses, mais il la sentait tellement fragile, en cet instant, sa belle amazone…

- Je peux te dire un secret ? lui demanda t il ?
- Euh... oui ?
- Quand je suis resté tout seul là haut... Seul avec moi même, j ai compris quelque chose de très important... «*silence * j' ais compris que je tenais beaucoup à toi ...

*Il semblait que le coeur de Vally allait lui sortir de la poitrine...*

- Peut être un peu trop d'ailleurs…

Ca y était, Mandrin venait de lui dire ce qu'il avait dans le coeur, il avait envie, de lui crier qu'il l'aimait, de lui faire l 'amour jusqu'à la mort, mais n'osait plus rien dire... Il appuya sa tête sur l'épaule de sa compagne, ferma les yeux et attendit la réaction de celle ci... Il savait à ce moment là que si elle le rejetait ... Il ne s'en relèverais pas...

Vally était émue... tellement émue... Elle ne savait pas quoi répondre... Elle avait l'impression que Mandrin venait d'exprimer ses propres sentiments... Et maintenant il la tenait dans ses bras, tendrement... Il lui semblait soudain si... fragile ? C'était étrange...

Alors elle le serra dans ses bras... Un peu plus fort... et murmura...
- Mandrin... moi aussi j'ai un secret... *silence* Même si je ne sais presque rien de toi... Même si j'ai l'impression qu'on ne se connaît pas depuis très longtemps... Je... *nouveau silence* Je crois que je t'aime... *elle le serra plus fort encore*
Mandrin eu l 'impression que son cœur éclatait complètement de bonheur... Sa compagne venait de lui dire les quelques mots qui pouvaient lui faire faire n'importe quoi pour elle...
Toutes ses angoisses s'envolèrent d'un coup ... il attrapa doucement le menton de Vally, l'embrassa sur le nez, les yeux, le front et rajouta ...moi par contre, j'ai l'impression qu'on est ensemble depuis des siècles ... et j'espère que c'est encore pour des siècles et des siècles!!!...

...

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Ce soir Mandrin revint à l’église et sentit un désir intense de prier, et c’était la première fois que cela se produisait depuis la mort de Vally. Il avait beau être agenouillé devant le tombeau de sa compagne, son âme était agenouillée au cœur d’un sentiment d’impuissance.

Son âme voyagea à travers le temps et l’espace, les frontières du réel furent abolis et des réponses commencèrent à se former…

Que ta volonté soit faite Seigneur car tu connais la faiblesse de tes enfants et ne remet à chacun que le fardeau qu’il est capable de porter…

Votre amour est vraiment à vous… C’est la seule chose que vous emporterez avec vous…

Le silence se fit, et le soleil s’était caché à l’horizon comme si, l’un et l’autre était gouverné par la même main. Ma prière avait été entendue…

J’ais ouvert les yeux, l’église était dans l’obscurité à l’exception du petit cierge qui éclairait le tombeau de Vally. Je me relevais mais mon corps physique lui resta agenouillé…
J’ais senti sa présence qui se rapprochait de moi…
La lueur de cet unique cierge a du éclairé mes larmes et mon sourire qui même s’il n’était pas physique, prouvait que mon cœur était vivant.
Je la regardais et elle me regarda.
Ma main a cherché la sienne. J’ai eu l’impression que son cœur battait plus vite, je pouvait presque le sentir car nous étions de nouveau ensemble…
Elle posa son index sur ma bouche et sourit…
A nouveau je me noyait dans ses yeux….
Le temps s’était arrêté, mais nous avons communiqué durant le temps qu’il fallait.
A la fin je la regardais partir pour la dernière fois, mon âme le sentait, mais nous n’étions pas triste, nous savions l’un et l’autre qu’un jour nous nous retrouverions.
Elle me fit un petit signe de la main…
Je lui répondit…
Elle disparu et je réintégrais mon corps…

Mandrin se releva ses yeux paraissaient lumineux. Il prit ses outils et se mis à marteler la tôle. Tout le reste de la nuit, on entendit les coups résonner. il laissa son cœur s’exprimer, à travers le ciseaux et le marteau. Il semblait en transe, comme s’il laissait ses souvenirs douloureux se matérialiser dans son œuvre. Comme un hommage à la féminité.

Le lever du jour accompagna la fin de sa tâche…



Mandrin installa délicatement la plaque et sortit de sa poche une petite médaille rouillée qu’il posa sur le coin.

"Je te rend ta médaille, ma chérie…

Elle était à toi…

Un jour, c’était cet automne, je me suis assis à coté de toi sur la pierre devant notre repaire secret sous le mirador…
J’allais dire quelque chose, quelque chose que j’avais répété pendant des jours et des jours...
A peine avais je commencé que tu m’as raconté que tu avait perdu ta médaille devant le chantier de l’église, et tu m’as demandé d’aller la chercher….

Je l’ais retrouvée…
Mais quand je suis revenu sous le mirador, tu m’a parlé de tes craintes pour ton prochain voyage..
Je n’ais plus eu le courage de prononcer les mots que j’avais tant répété…

Alors je me suis promis de te rendre ta médaille, le jour de ton retour…
Le jour ou je pourrais compléter la phrase que j’avais commencé lorsque je voulais te demander de m’épouser...
Depuis j’ais tenté d’oublier, mais elle est restée présente…
Aujourd’hui je ne peux plus continuer à vivre avec elle et je sais qu’il faut tirer un trait…

C’est une phrase toute simple…


Je t’aime…"